mercredi 11 juillet 2007

Caméras de surveillance


La CNIL dénonce l'« endormissement » sur les libertés.
Au moment où le gouvernement songe à multiplier les caméras pour lutter contre le terrorisme, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) lance "une alerte à la société de surveillance" qui menace "la protection des données et nos libertés", dans son rapport d'activité publié lundi 9 juillet. "L'innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers (...). Les individus sont tentés par le confort qu'elle procure, mais ils sont peu conscients des risques qu'elle comporte. Ils ne se préoccupent guère de la surveillance de leurs déplacements, de l'analyse de leurs comportements, de leurs relations, de leurs goûts", met en garde le président de la CNIL, Alex Türk.
Dans un chat au Monde.fr, ce mercredi, le président de la CNIL revient sur la publication du rapport "Alerte la société de surveillance" qui met en garde sur l'utilisation des nouvelles technologies.


Extrait:
Que pensez vous du fameux argument souvent avancé par les partisans de la vidéosurveillance : "Si on n'a rien à se reprocher, les caméras ne doivent pas nous déranger" ?

Alex Türk : C'est un argument que j'entends souvent, dont je peux comprendre qu'il soit utilisé par des personnes de bonne foi qui n'ont pas une approche spécialisée de ces questions. Mais en réalité, c'est un argument erroné, bien entendu.

La question n'est pas de savoir si l'on a un reproche à se faire, la question est de savoir si une dérive dans l'usage d'une technologie peut aboutir, consciemment ou non, à notre insu ou non, à réduire le champ d'exercice de nos libertés. Et de ce point de vue, la possibilité de tracer les individus par la vidéosurveillance, la biométrie, la géolocalisation, et peut-être un jour les nanotechnologies, crée un véritable risque.


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